Pizzas de protestation
résister à la carcéralité par des histoires, la construction d’une communauté et toute une gamme de garnitures
DOI :
https://doi.org/10.15353/cfs-rcea.v12i1.696Mots-clés :
Activist research, anti-carcerality, Canada, Canadian prisons, field notes, food justice, prison and parole, protest recipes, storytellingRésumé
Comment et quand la pizza peut-elle être une protestation ? La « nourriture en action » a un potentiel significatif pour susciter la résurgence culturelle et la construction de communauté chez les personnes criminalisées. Cela dit, il est nécessaire de prêter attention à la manière dont les logiques carcérales nous divisent et nous isolent afin d’éviter de romancer la recherche et la planification basées sur l’alimentation et de perpétuer des structures de pouvoir néfastes à l’intérieur et au-delà des murs de la prison. En bref, la recherche militante dans et contre les contextes carcéraux est compliquée, et l’ajout de nourriture peut rendre cela encore plus embrouillé. Heureusement, se salir les mains et ensuite nettoyer ensemble sont des processus importants dans tous les contextes de justice alimentaire. Basées sur une récente soirée pizza organisée dans le cadre de ma recherche doctorale en action participative, ces notes de terrain (ou, en l’occurrence, de cuisine communautaire) retraceront les difficultés de la construction de communauté par des groupes de cuisine. Je présenterai les possibilités de partage de nourriture en tant qu’acte radical et les aspects délicats de la recherche anti-carcérale et de l’organisation communautaire. En m’appuyant sur une journée passée avec mes co-chercheuses – des femmes en liberté conditionnelle – à rouler la pâte, à concocter nos pizzas et à rêver aux prochaines phases de ce projet, je partagerai mes réflexions sur la façon dont la préparation et le partage de la nourriture sont propices à la perturbation et à la résistance, sur l’importance de se centrer sur la sagesse des personnes ayant une expérience et une expertise de l’incarcération (tout en travaillant continuellement pour confronter les hiérarchies de pouvoir et atténuer les risques de préjudice), et sur la façon dont la justice alimentaire peut aider à profiter du privilège de la recherche académique pour soutenir la résistance contre l’État carcéral.
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© Kelsey Timler 2025

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