Souveraineté de et par l’alimentation :
une écologie politique féministe décoloniale de la souveraineté alimentaire autochtone dans le territoire du Traité no 9
DOI :
https://doi.org/10.15353/cfs-rcea.v11i2.660Mots-clés :
food sovereignty, Indigenous food sovereignty, Treaty 9, northern OntarioRésumé
Le terme « souveraineté alimentaire », conçu par les agriculteurs paysans d’Amérique du Sud, est devenu omniprésent dans les cercles universitaires et militants qui prônent un plus grand contrôle local sur l’alimentation locale. Il a été adopté par divers acteurs en Amérique du Nord, plus particulièrement par les agriculteurs qui tendent à œuvrer à petite échelle, en gestion familiale ou d’après les principes de la permaculture. La souveraineté alimentaire autochtone est apparue comme une adaptation de ce concept, cependant les possibilités et les contraintes écologiques, économiques, sociales et politiques dans certains endroits de l’Île de la Tortue rendent la généralisation de son application difficile, en particulier dans les contextes où les communautés ne veulent pas ou ne peuvent pas (pour diverses raisons) se nourrir exclusivement de produits de leur territoire. En outre, la « souveraineté alimentaire » peut devenir une chimère dans le contexte où la « Couronne » détient la « souveraineté » absolue et définitive sur cette terre, ce qu’elle a démontré par de multiples mesures appliquées sur l’Île de la Tortue. En utilisant une perspective féministe décoloniale au sein d’une communauté de pratique d’écologie politique, cet article décrit et critique les conceptions actuelles et historiques des forêts boréales du nord de l’Ontario qui en ont fait diversement et simultanément des espaces de rareté et d’abondance. Il analyse également les façons dont ces conceptions ont été construites discursivement et matériellement à travers des abus coloniaux de nature sociale, écologique, économique et politique. Il pose la question de savoir si le concept de souveraineté alimentaire remet en cause ces constructions de manière adéquate. En fin de compte, cet article suggère que la réflexion sur la souveraineté alimentaire autochtone en tant que souveraineté de et par l’alimentation peut mieux décrire le processus, l’importance et le potentiel inhérents aux pratiques traditionnelles et alternatives de récolte et de distribution des aliments autochtones dans les communautés des Premières Nations du nord de l’Ontario et, en fait, au-delà.
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© Keira A. Loukes 2024
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