Punition et gaspillage
les repas familiaux durant les visites familiales privées du Service correctionnel du Canada
DOI :
https://doi.org/10.15353/cfs-rcea.v12i1.704Mots-clés :
carceral food systems, prison food, punishment and society, children of prisoners, families of prisonersRésumé
Alors que la plupart des familles de détenus au Canada sont autorisées, en principe, à maintenir une relation avec leur proche détenu et à lui rendre visite à l’intérieur des murs de la prison, elles peuvent se heurter à une myriade de défis pour accéder aux visites et s’y retrouver dans les conditions exigées. L’alimentation est l’un des défis auxquels les partenaires et les enfants sont confrontés lorsqu’ils cherchent à prendre part à un aspect essentiel de la vie et des relations familiales, à savoir le repas en famille. Cet article explore les expériences des visiteurs familiaux en ce qui a trait aux politiques alimentaires liées aux visites, en s’appuyant sur des entretiens avec des partenaires et des enfants de détenus, ainsi que sur les politiques du Service correctionnel du Canada relatives aux visites et à l’approvisionnement en nourriture. Les opinions négatives des familles sur les choix limités, la mauvaise qualité et les coûts élevés de la nourriture font écho à celles des prisonniers vivant dans l’institution, tout comme leurs expériences des systèmes alimentaires carcéraux comme étant punitifs, imprévisibles et injustes. La très prisée visite familiale privée, pendant laquelle les membres de la famille passent une fin de semaine avec leur proche détenu, constitue un rare sursis, et la possibilité d’un véritable repas familial est au cœur de cet avantage. Cependant, les politiques institutionnelles rendent les coûts et le gaspillage de la nourriture si élevés que les partenaires (avant tout des femmes vivant dans la pauvreté) vivent cette visite comme une autre manifestation « douloureuse » du pouvoir pénal. Bien que ces politiques aient une portée, une importance et des effets dans la vie de seulement quelques centaines de familles canadiennes chaque année, je soutiens que les expériences des familles en matière de systèmes alimentaires carcéraux permettent de mieux comprendre la manière dont l’alimentation est utilisée comme un outil du pouvoir pénal et comme l’un des mécanismes par lesquels les familles de prisonniers deviennent des sujets carcéraux.
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© Else Marie Knudsen 2025

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